Nadia Léger au Musée Maillol

Le musée Maillol propose une exposition consacrée à Nadia Léger. Née Nadia Khodossievitch en 1904 à Ossetishchi, en Biélorussie, et décédée le 7 novembre 1982 à Grasse (Alpes-Maritimes), c'est une artiste peintre connue également pour être l’épouse du peintre Fernand Léger. Russe, peintre, communiste convaincue et, à terme, milliardaire en héritant de son illustre époux : telle est l’histoire de Nadia Léger. L'exposition détaille tous les aspects du personnage.

Malgré son destin exceptionnel, elle reste encore aujourd’hui largement méconnue, éclipsée par la renommée de son mari. Le musée Maillol met en lumière l'ensemble de son œuvre et pas uniquement son travail idéologique d'ardente propagandiste du régime soviétique ou du Parti Communiste Français.

Prés de 150 réalisations sont exposées, offrant un aperçu de son talent à travers ses débuts cubistes, mais aussi comme éditrice de revue, collaboratrice de son époux Fernand Léger au sein de son académie de peinture à Montparnasse, résistante, bâtisseuse de musées et fervente militante communiste.

L’exposition retrace le parcours artistique de Nadia Léger, de son village natal en Russie jusqu’à Paris, mettant en lumière les influences qui ont façonné son art et les cercles artistiques qu’elle a fréquentés. À travers des dialogues inédits avec les œuvres de Fernand Léger, Pablo Picasso et des artistes issus de l’Atelier Léger, tels que Nicolas de Staël, Hans Hartung et Marcelle Cahn, elle révèle l’univers d’une créatrice passionnée par les aventures collectives. Artiste avant tout, Nadia Léger n’a cessé de faire évoluer son œuvre, nourrie par les avant-gardes de son époque et oscillant entre abstraction et figuration. Du cubisme au suprématisme, puis du suprématisme au réalisme avant d’y revenir, sa production témoigne d’une perpétuelle réinvention, marquée par une signature artistique qui se transforme au fil des étapes de sa vie créative. Ses œuvres n’ont que rarement été montrées.

La vie de Nadia Léger a tout d’un roman. Élève de Kasimir Malevitch en URSS, elle arrive à Paris en 1925 et se rapproche de Picasso, Chagall et du cercle surréaliste d’Aragon. Dans les années 1930, elle devient la maîtresse de Fernand Léger, avant de l’assister tout au long de sa carrière et de l’épouser trois ans avant sa disparition. Engagée politiquement, elle fréquente Maurice Thorez et joue un rôle influent dans le monde artistique soviétique. Mécène du journal L’Humanité, elle est même soupçonnée par les services français d’être liée au KGB. Mais au-delà de ses engagements et de son mariage, Nadia Léger aspirait avant tout à être reconnue pour son propre talent, en tant qu’artiste à part entière. C'est précisément cet aspect que l'exposition nous propose d'évaluer.