L’
« An II » du calendrier républicain, correspondant à la période allant
du 22 septembre 1793 au 21 septembre 1794, est une année décisive de la
Révolution française. L’exposition
réunit plus de 250 œuvres de toute nature, peintures, sculptures,
objets d’art décoratif, objets d’histoire et de mémoire, papiers peints,
affiches, pièces de mobilier… toutes mettent en lumière l'histoire
collective et les trajectoires individuelles fascinantes des acteurs de cette période.
« 93 » apparaît bien plus ténébreuse et embarrassante que « 89 » !
À peine achevée, la longue année politique qui s’écoule du printemps 1793 (exécution du Roi) jusqu’à l’été 1794 (exécution de Robespierre) a en effet trouvé un nom : la « Terreur ». Fabriqué pour des raisons politiques sur fond de guerre aux frontières et de guerres civiles intérieures, le mot évoque la transition autoritaire du nouveau régime républicain hérité du 10 Aout 1792. C'est la naissance de la première République dans le sang.
C’est un héritage plus contrasté que l’exposition propose de découvrir : une partie des
700 000 Parisiennes et des Parisiens vivent un temps d’utopies et de désespérance, et des mesures provisoires d’exception pèsent sur cette population. Le 21 septembre 1792, la royauté est abolie en France.. Entre 1793 et 1794, la république s’invente en plein brouillard, sans programme ni définition claire, sans constitution (la première, pilonnée, est visible en entrant dans l'exposition).
Les
pouvoirs du nouveau régime républicain sont désormais concentrés dans l’Assemblée, qui prend un nouveau nom : la "Convention nationale". Un nom qui renvoie à la révolution américaine. La Convention nationale
n’est pas seulement chargée de bâtir une nouvelle constitution : elle doit aussi changer la vie par la loi et donne naissance à des "Comités" et des "Commissions" exécutifs d'exception.
Les œuvres et les objets exposés nous transmettent des images variées, qu'il nous convient de déchiffrer, mais pleines de sens aux yeux des contemporains : modes vestimentaires, unification des mesures, grandes fêtes publiques, affiches, effigies, projets architecturaux, culte des martyrs de la Liberté, procès, crimes, visages, vocabulaire, etc. Le propos de l'exposition consiste à essayer d'aller au delà de la simple vision terroriste de l'Histoire, souvent mise en avant, pour en comprendre la logique.
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La première constitution après son pilonnage
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Portrait de Bertrand Barere et sacoche de Robespierre |
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Carmagnole |
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Tête de Roi de Notre Dame de Paris
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Porte de Saint Lazare et gardien
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Table de comité
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Assassinat de Marat par David
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Portrait de Louis XVII et toque de son gardien Simon
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Livre en peau de Mouton
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Portrait de Chénier
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La fameuse mâchoire de Marat |