La Comédie-Française, fondée en 1680 par Louis XIV, est une institution théâtrale unique et la plus ancienne troupe de théâtre en activité au monde. Cette troupe permanente interprète un répertoire varié de pièces françaises et étrangères du répertoire classique, et a accumulé un patrimoine exceptionnel, incluant des bijoux de scène. Ces bijoux, oscillant entre le vrai et le faux, sont utilisés à des fins esthétiques et narratives dans les spectacles. Ils peuvent être des objets de théâtre fabriqués spécifiquement en faux ou de véritables joyaux offerts aux acteurs et actrices.
Vue de l'exposition (c) École des Arts joailliers - Van Cleef & Arpels |
L'École des Arts Joailliers s'intéresse particulièrement à cette collection de bijoux de scène, car ils imitent et réinventent les parures de diverses époques et civilisations, témoignant parfois de techniques joaillières anciennes. Une partie de cette collection a été restaurée grâce au mécénat de l'École, avec des études techniques et historiques menées en collaboration. Cette initiative met en lumière l'importance narrative et artistique des bijoux, au-delà de leur valeur matérielle, révélant des histoires d'art, les modes et les personnalités qui les ont portés.
Vue de l'exposition (c) École des Arts joailliers - Van Cleef & Arpels |
Les bijoux de scène, essentiels à l'illusion théâtrale, ne nécessitent pas de matériaux précieux comme l'or ou les pierres précieuses. Leur importance réside dans leur capacité à rendre crédible l'illusion sur scène. Bien que ces objets soient centraux dans les intrigues théâtrales, aucun bijou de scène n'a été conservé avant le XIXe siècle. Leur existence est connue principalement grâce à l'iconographie et aux archives.
Diadème de Rachel dans Phèdre aux pierres de couleur-1843 (c) École des Arts joailliers - Van Cleef & Arpels |
Ces documents révèlent que le théâtre fournissait des bijoux aux acteurs lorsqu'ils jouaient un rôle dramaturgique, les considérant comme des accessoires essentiels. En revanche, les bijoux visibles sur les portraits des acteurs étaient souvent leurs propres ornements, choisis librement pour compléter leur costume et améliorer l'esthétique de la scène. C'était le cas d'acteurs comme Talma, Rachel, Mlle Raucourt ou même Sarah Bernhardt.
Épées portées par Talma (c) Comédie Française |
Diadème d'Esther. (c) Comédie Française |
Médaillon avec le portrait de Rachel (c) Daux et Cie (galerie Montpensier) . Comédie Française |
Ces parures contribuaient à l'éclat des représentations, mais pouvaient parfois être en contradiction avec l'époque, en raison de la mode contemporaine à la pièce. Pourtant, ces bijoux de scène ont évolué avec les costumes de théâtre dans un souci d'authenticité historique et géographique, mais aussi de cohérence visuelle, voire d'effet spectaculaire.
Couronne offerte à Talma par Napoléon (c) Comédie Française |
Costume avec pectoral de Mounet-Sully dans le rôle de Joad (Athalie-Racine) 1892. (c) Comédie Française |
Du 13 Juin au 1er Septembre. Hôtel de Mercy-Argenteau, 16 bis, boulevard Montmartre
75009 Paris
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