À l’occasion du bicentenaire de la mort de Théodore Géricault (1791-1824), le musée de la Vie Romantique, rue Chaptal, rend hommage à ce peintre en présentant cette exposition consacrée aux chevaux. Géricault observe ces équidés, les monte et réalise des centaines de tableaux et des milliers de dessins dans lesquels il explore l’anatomie, le mouvement, l’expressivité, sans jamais oublier les émotions de l’animal.
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Une centaine d’œuvres exceptionnelles, provenant de collections publiques et privées, permettent la redécouverte picturale de cet animal intrinsèquement associé à Géricault. Cheval antique, cheval anglais, cheval militaire, courses de chevaux, portraits de têtes, de croupes, portraits équestres, cheval mort...
À ce propos, le poète Théophile Gautier écrira en 1848 « depuis les frises du Parthénon, où Phidias a fait défiler ses longues cavalcades, nul artiste n’a rendu comme Géricault l’idéal de la perfection chevaline. »
Le Derby d'Epsom, (1821), Paris, musée du Louvre. |
Cuirassier blessé quittant le feu (1814), Paris, musée du Louvre. |
Cheval blessé sur un champ de bataille, (1814), Paris, collection particulière |
Théodore Géricault, Sapeur du 1er régiment de hussards, 1814, Paris, collection particulière |
Théodore Géricault, Cheval gris, vers 1812 Rouen, musée des Beaux-Arts © RMN-Grand Palais / Philipp Bernard |
Géricault habitait rue des Martyrs, dans la Nouvelle Athènes. Formé par Carle Vernet et Pierre Guérin, il a dédié une grande partie de son œuvre à l'exploration des équidés, capturant leur anatomie, mouvement et expressivité à travers des centaines de tableaux et milliers de dessins. Cette passion pour les chevaux, enracinée dans l'enfance de Géricault, reflète aussi leur importance au XIXe siècle.
Le parcours de l'exposition est divisé en cinq sections :
- Le cheval politique
- L'écurie sanctuaire
- À Rome : la Course de chevaux libres
- À Londres : prolétaires et dandies
- La mort du cheval
Géricault, né à Rouen pendant la Révolution, grandit durant les batailles napoléoniennes et se consacre à la peinture grâce à son statut social privilégié. En 1812, il présente son premier tableau au Salon du Louvre, le Portrait équestre de M.Dieudonné., et poursuit avec des œuvres comme le Cuirassier blessé, quittant le feu en 1814, manifestant son empathie pour les vaincus.
En préparant Le Radeau de la Méduse (1818-1819), Géricault se penche sur les horreurs des guerres napoléoniennes, peignant des chevaux épuisés sur le champ de bataille. Passionné par les chevaux, il continue ses études équestres à travers différents voyages et expériences, notamment en Italie et en Angleterre.
À Rome, il s'intéresse à la vie locale et au carnaval romain, tandis qu'à Londres, il découvre deux visions du monde équestre : les chevaux laborieux et les chevaux de course. Ses lithographies « anglaises » et ses études sur l'industrialisation révèlent son intérêt pour le rôle crucial des chevaux dans le travail et la société.
Les guerres napoléoniennes et leurs conséquences inspirent Géricault à représenter les chevaux blessés et mourants. Son œuvre tardive, influencée par le poète Byron, explore des thèmes tragiques et héroïques, comme le légendaire Mazeppa, un héros attaché à un cheval sauvage : Jeune page polonais devenu l’amant de la femme de son maître. Condamné à être fouetté puis attaché nu sur le dos d’un cheval sauvage lancé dans une course éperdue, Mazeppa échappe en définitive à la mort atroce qui lui était réservée tandis que le cheval meurt d’épuisement.
En 1822, trois chutes de cheval compromettent gravement sa santé du peintre. Il meurt à l’âge de 32 ans après un alitement prolongé,conséquence de ces accidents.
Cette exposition souligne l'importance des chevaux dans la vie et
l'œuvre de Géricault, ainsi que leur symbolisme puissant dans l'art
romantique du XIXe siècle. L’animal évoque à lui seul les malheurs de la guerre et renforce le sentiment de chaos et de vacuité des événements. Etex réalise l'hommage visible au Père Lachaise avec son Radeau de la Méduse que le musée du Louvre achète l'année suivante.
du 15 mai au 15 septembre 2024 au Musée de la vie Romantique - 16 rue Chaptal, 75009 Paris
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