Après « Paris Romantique (1815-1858) » et « Paris 1900, la Ville spectacle », le Petit Palais consacre le dernier volet de sa trilogie au « Paris de la modernité (1905-1925) ». Elle couvre la période de la Belle Époque jusqu’aux Années Folles, avant la crise des années 30 et montre comment Paris maintient son rôle de premier plan en dépit des bouleversements de la première guerre mondiale.
Tout au long du premier quart du XXe siècle, Paris continue plus que jamais d’attirer les artistes venus du monde entier (espagnols, russes, italiens...) et constitue le foyer d’un formidable rayonnement culturel. À travers la mode, le cinéma, la photographie, la peinture, la sculpture, le dessin, mais aussi la danse, le design, l’architecture et l’industrie, la ville incarne une modernité qui s’opère, se cristallise et trouve son apogée dans l'exposition des arts décoratifs de 1925.
Gino Severini, La Danse du pan-pan au « Monico ». 1910.Centre Georges Pompidou, Paris. |
L'exposition présente
près de 400 œuvres des artistes de l'époque, mais également des tenues de Paul Poiret ou de Jeanne
Lanvin, des bijoux de la maison Cartier, un avion du musée de l’Air et de l’Espace du Bourget
et même une voiture prêtée par le musée national de l’automobile à Mulhouse..... Une mosaïque incroyable qui fait revivre cette époque mythique. C'est une occasion unique de l'observer dans sa globalité.
L'ours célèbre de François Pompon... |
Son parcours est à la fois chronologique et thématique, il tire son originalité du périmètre géographique sur lequel se concentre sa scénographie : celui des Champs-Élysées, à mi-chemin des quartiers de Montmartre et de Montparnasse, les deux pôles artistiques bien connus de la capitale. Elle débute par une intéressante géographie artistique.
Le quartier au cœur de la modernité. |
S’étendant de la Place de la Concorde à l’Arc de Triomphe et à l’Esplanade des Invalides, il comprend le Petit et le Grand Palais, mais aussi le Théâtre des Champs-Élysées, ou encore la rue de la Boétie. Ce quartier est au cœur de la modernité.
Jeanne Lanvin, « Robe Lesbos » vert absinthe, vers 1925. Satin de soie vert absinthe, broderies de perles de verre et de tubes argentés. Patrimoine Lanvin, Paris. © Patrimoine Lanvin, |
À quelques pas, dans l’actuelle avenue Franklin Roosevelt alors appelée avenue d’Antin, le grand couturier Paul Poiret s’installe dans un superbe hôtel particulier en 1909. Il marque les esprits en y organisant en 1911 la mémorable fête de « La Mille et Deuxième Nuit » pour laquelle le couturier crée des tenues accompagnées d’accessoires. Il sera un des acteurs majeurs de l'exposition de 1925 avec ses célèbres péniches sur les quais.
Igor Stravinsky et costumes des ballets russes |
Avenue Montaigne, le Théâtre des Champs-Élysées, ouvert en 1913, accueille le très érotique Nijinski en faune pour le "Sacre du Printemps" par les Ballets russes puis les Ballets suédois jusqu’en 1924 avec des créations comme "Relâche" et "La Création du Monde".
Extrait du Parade de Cocteau, Satie et Dhiaghilev |
Serge de Diaghilev produit le ballet Parade de Cocteau en pleine guerre dont l’exposition montre les costumes conçus par Picasso et une vidéo. La musique est d'Eric Satie.
Peugeot, Automobile Peugeot type BP1 dite «Bébé Peugeot», torpédo, 1913 |
Aéroplane de 1911 du musée de l’Air et de l’Espace du Bourget |
La modernité passe également par les progrès de la technique et de l’industrie. Tout s’accélère avec le développement des cycles, de l’automobile et de l’aviation auxquels des salons sont consacrés au Grand Palais. Le parcours, qui présente un aéroplane et une voiture Peugeot, montre comment la fréquentation de ces salons par des artistes comme Marcel Duchamp ou Robert Delaunay influence durablement leurs œuvres.
Josephine Baker par Kees Van Dongen © ADAGP, Paris 2023 |
En 1925, Joséphine Baker, fraîchement arrivée à Paris, y fait alors sensation avec la Revue Nègre. Elle fréquente Le Boeuf sur le Toit qui s’installe en 1922 rue Boissy d’Anglas où Jean Cocteau attire le Tout-Paris. Le bal nègre de la rue Blomet se déchaîne au rythme des Biguines.
Pablo Picasso, Portrait d’Olga dans une fauteuil, printemps 1918 © Succession Picasso 2023 |
Picasso présente pour la première fois les "Demoiselles d’Avignon" à la galerie Barbazanges en 1916. L’artiste vit rue de la Boétie avec sa femme Olga. L’exposition évoque leur intérieur et permet de se plonger dans leur intimité.
Exposition 1925. Pavillon du Tourisme de Mallet-Stevens. Maquette |
A l'exposition de 1925, le pavillon du tourisme, dû à
l'architecte Robert Mallet-Stevens, est d'une grande modernité. Il a été élevé à un angle de l'avenue Nicolas-II (Devenue Winston-Churchill) et du Cours la Reine, tout à côté du Grand Palais et embellit la porte d'honneur de l'exposition.
Roger Dumas, Exposition des arts décoratifs, Invalides, Le Pavillon de Ruhlmann, dit du Collectionneur. Paris, 22 juin 1925.© Département des Hauts-de-Seine, |
Le pavillon du collectionneur d'Emile Ruhlmann fait sensation à l'exposition 1925 !
Tamara de Lempicka, Saint-Moritz, 1929. Musée des Beaux-Arts d’Orléans |
Tamara de Lempicka est l'une des artistes les plus brillantes de sa génération. On peut également apprécier dans l'exposition des œuvres de Fernand Léger, Jean Cocteau, Max Ernst, Modigliani, Soutine, Man Ray, Felix Vallotton, Foujita, Marevna, Marie Laurencin, Marcel Duchamp, le Douanier Rousseau, Marc Chagall, Marie Vassilieff, Chana Orloff....
Du 14 novembre 2023 au 14 avril 2024 au Petit Palais
Quelle visite à Paris ? |
Visite à Paris - Guide Conférencier |