Le musée des Arts décoratifs présente une exposition consacrée aux cheveux et aux poils dans le monde occidental. Elle montre comment la coiffure et l’agencement des poils humains participent depuis des siècles à la construction des apparences. L’exposition explore les thèmes inhérents à l’histoire de la coiffure, mais également les questions liées à la pilosité faciale et corporelle.
La première partie de l’exposition s’ouvre sur l’évolution de la coiffure féminine, véritable indicateur social et marqueur d’identité. Le port du voile s’impose aux femmes jusqu’au xve siècle. Peu à peu, elles l’abandonnent au profit de coiffures extravagantes sans cesse renouvelées. Vers 1770, les hautes coiffures dites « poufs » sont sans doute les plus extraordinaires des modes capillaires occidentales. Le xixe siècle n’est pas en reste avec les coiffures alambiquées dites « à la girafe », en tire-bouchons ou « à la Pompadour ».
Les coupes "hurluberlu" des sœurs Mancini |
POIL OU PAS POIL ? Montrés ou cachés, Si au début du xvie siècle, la barbe est associée à la virilité et à la force, le visage imberbe et la perruque sont à la mode aux xviie et xviiie siècles. Moustaches, favoris et barbes ne réapparaissent qu’au début du xixe siècle. Au xxe siècle, l’alternance des visages et des corps poilus et lisses se poursuit, jusqu’au retour de la barbe chez les hipsters à la fin des années 1990. Perçus tantôt comme érotique, tantôt comme contraire à l’idéal féminin, les poils corporels des femmes subissent des injonctions... qui varient au fil des siècles.
Alfred Chauchard Portrait de 1896 |
Bonaparte "le petit tondu" vers 1800 |
Elisabeth d'Autriche par Winterhalter |
ENTRE NATURE ET ARTIFICE. Devenu chauve très jeune, Louis XIV adopte la perruque et l’impose à la cour. De nos jours, postiches et perruques cachent encore les calvities mais sont également très utilisées pour les photos et les défilés de mode. Du blond, couleur de l’enfance, au roux, associé aux femmes sulfureuses, en passant par les cheveux noirs, qui trahiraient un tempérament bien trempé : les couleurs naturelles des cheveux véhiculent de nombreux mythes et symboles.
les années 1925-1930 l'age d'or de la perruque |
MÉTIERS ET SAVOIR-FAIRE. L’exposition dévoile les différents métiers du poil (barbiers, barbiers-chirurgiens, étuvistes, perruquiers, coiffeurs de dames…) à travers des documents d’archives et une foule de petits objets. De nos jours, la grande coiffure s’exprime principalement lors des défilés des prestigieuses maisons de mode. L’agencement des cheveux sous une forme particulière peut révéler l’appartenance à un groupe et manifester une expression politique, culturelle en opposition avec la société et l’ordre établi : chignon 1900, coupe à la garçonne des années 1920, cheveux permanentés et crantés des années 1930, la pixie et la choucroute des années 1960, les cheveux longs des années 1970, les coiffures volumineuses des années 1980, les dégradés et les mèches blondes des années 1990, crête iroquoise des punks, cheveux négligés des hippies ou coupe hipster : la longue aventure continue...
Barbara Van Beck |
Chevelure "canine" |
Du 5 avril au 17 septembre 2023 au musée des Arts Décoratifs.
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