« Matisse. Cahiers d’art, le tournant des années 1930 » se consacre exclusivement à cette décennie. La dernière de l'artiste avant le cataclysme. En dépit du succès de sa production niçoise d’intérieurs et d’odalisques, il éprouve lassitude et doute. Après un long voyage, il change d’échelle et conçoit La Danse, vaste composition murale destinée à la fondation Barnes à Merion aux États-Unis, prenant ainsi un nouveau départ, au seuil de sa soixantième année.
En 1930, Matisse quitte la France pour son voyage, marquant ainsi une pause dans sa création, et engageant un tournant dans son œuvre. Le grand voyage de sa vie, en Océanie, sur les pas de Gauguin. Il voyage plus de six mois, traverse l’Atlantique puis les États-Unis, depuis New York jusqu’à San Francisco, en passant par Chicago et Los Angeles. Il séjourne ensuite à Tahiti puis revient enfin par la Martinique et la Guadeloupe. Ce périple marque durablement l’artiste séduit par les vastes horizons, le ciel azur de New York et ses gratte-ciels, la réfraction de la lumière sur les eaux claires des mers du sud.
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| Fenêtre à Tahiti. Henri Matisse. 1935. Nice, musée Matisse |
À peine rentré en France, il repart aux Etats-Unis pour travailler à un décor pour la fondation Barnes à Merion, près de Philadelphie.
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| La Danse Henri Matisse, 1909 New York, MOMA |
Le 27 septembre 1930, le collectionneur Albert C. Barnes commande à Matisse une grande décoration murale pour la salle principale de sa fondation à Merion, près de Philadelphie. Enthousiasmé par l’idée de se confronter à une échelle monumentale, Matisse reformule les fondements de son art et radicalise ses processus formels. Il renoue avec le thème de la danse qui apparaît dès 1906 dans La Joie de vivre, appartenant alors à la collection de Barnes. Durant cette genèse longue et complexe, Matisse abandonne sa première composition, dessinée et peinte à même de grandes toiles, devenue La Danse inachevée.
À cause de mesures erronées, Matisse réalise deux versions : en mai 1933, La Danse est placée à Merion, quand la première version, dite la Danse de Paris, est achevée plus tard. L'exposition montre une vidéo de ce travail.
L’expérience du chantier de La Danse modifie en profondeur la méthode du peintre qui devient plus conceptuelle. Matisse en fait le constat en 1934 :
Ces temps consacrés au travail d’imagination qui m’étaient tout nouveaux (…) m’ont développé un côté d’esprit.
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| Nature morte à la dormeuse. Henri Matisse. 1940. National Gallery of Art. Washington |
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| Femme nue drapée. Henri Matisse. 1936. Tate. Londres |
Du 01 mars au 29 mai 2023. Musée de l'Orangerie
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