Le Palais Galliera organise une exposition dédiée à l’année 1997, décisive dans l’histoire de la mode contemporaine. Le magazine Vogue Paris définit la saison haute couture printemps-été 1997 comme le « Big Bang » dont Paris avait besoin pour retrouver sa place de capitale internationale de la mode, à une époque de crise économique et de forte concurrence mondiale. C'est l'année de l’entrée en haute couture de créateurs stars des années 1980, comme Jean Paul Gaultier et Thierry Mugler, tandis qu’une nouvelle génération britannique s’empare de maisons historiques françaises, à l’instar d’Alexander McQueen chez Givenchy et de John Galliano chez Christian Dior. De jeunes directeurs artistiques alors peu connus émergent comme Hedi Slimane, Stella McCartney, Nicolas Ghesquière ou Olivier Theyskens. C'est aussi l'année des disparitions tragiques de Diana Spencer et de Gianni Versace. L'expo invite à revisiter tous ces événements avec plus de 50 silhouettes.
De deux cents maisons de couture en 1946, elles ne sont plus que quinze en 1996. Pour survivre, cette industrie en déclin aurait besoin, selon la presse, d’« une contre-offensive médiatique ». Celle-ci se produit en juillet 1996, à l’occasion de la recherche du successeur de Gianfranco Ferré à la tête de Christian Dior, qui soulève un intérêt immense et secoue le monde de la mode. Ces rumeurs sans précédent prennent fin en octobre, avec la nomination de John Galliano. Elle sera suivie de celle d’Alexander McQueen chez Givenchy, et l’annonce de leurs premières collections haute couture en janvier 1997. Les deux jeunes créateurs sont rejoints par Jean Paul Gaultier et Thierry Mugler, deux figures du prêt-à-porter des années 1980. Ce sont tous des dessinateurs de lignes originales, mais surtout capables de mettre en place une médiatisation intense autour de leurs créations.
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| "A la recherche de la toison d'or" Alexander Mac Queen pour Givenchy |
À seulement 27 ans, Alexander Mc Queen est appelé à diriger l’une des enseignes les plus emblématiques du classicisme de la haute couture (Givenchy). Le logo de la maison – un carré formé de quatre G affrontés – lui rappelle les frises de méandres de la Grèce antique. Mc Queen en fait le point de départ d’une collection inspirée des mythes grecs classiques. Il applique également le blanc et l’or de cet emblème à toute la collection.
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| première collection de Christian Dior par John Galliano |
Fidèle à son univers teinté de folie baroque, le couturier britannique multiplie les inspirations et les références, ethnographiques ou historiques. Salué par la presse, ce défilé lance quatorze années durant lesquelles John Galliano hissera la maison Christian Dior au sommet d’une créativité inégalée, en haute couture comme en prêt-à-porter.
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| L'insecte de Jacques Brosse par Thierry Mugler |
Le défilé de Thierry Mugler commence par un vrombissement d’ailes d’insectes donnant le ton à la collection la plus emblématique de la carrière du couturier. « J’ai toujours été fasciné par les insectes, leur carapace, leur graphisme très futuriste. Ils sont à la fois fragiles, légers et caparaçonnés, tout comme la femme que j’habille. », commente-t-il. L'insecte est un ouvrage du naturaliste Jacques Brosse (1968).
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| Alexander Mac Queen pour Givenchy inspiré par Angela Bonham Carter |
Puisant son inspiration dans l’univers gothique, Alexander Mac Queen invente un récit autour de sa collection d'automne. Elle mélange les références au XIXe siècle, aux costumes et accessoires issus de cultures des cinq continents. Les silhouettes effrayantes se hérissent de cornes, de serres ou d’ossements dont des crânes de rapaces. La scénographe du défilé s'inspire de « The Bloody Chamber and Other Stories » (1979) d’Angela Bonham Carter. De grandes cages sont remplies de corbeaux vivants.
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| Dernière collection de Gianni Versace |
Neuf jours après son défilé haute couture, Gianni Versace est assassiné devant sa villa à Miami par Andrew Cunanan. L’onde de choc provoquée par la nouvelle frappe le monde entier. La famille Versace diffuse un communiqué de presse solennel, toutes les boutiques de la marque ferment leurs portes et de nombreux événements de mode sont annulés.
Depuis la fin des années 1990, la mode est devenue l’un des thèmes phares des musées du monde entier ; cela est particulièrement manifeste en France , attirant un public de plus en plus fourni et averti, avide de lectures nouvelles et enrichissantes sur le sujet.
AU PALAIS GALLIERA DU 7 MARS AU 16 JUILLET 2023
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