Cette exposition fait suite à celle de 2013 : "1925. Quand l'Art déco séduit le monde". Elle propose de continuer l'exploration de cette période phare en développant le récit des échanges transatlantiques de la fin du 19ème siècle aux années 1930. Ce style va voyager entre la France à l'Amérique du Nord dans un dialogue dynamique autour de l'Architecture moderne.
Une idée d'exposition originale quand on sait que les américains argumentant "qu'ils n'ont ni spécialistes, ni compétences en architecture moderne" ne participeront pas à cette exposition de 1925 en dehors d'une délégation (104 membres) et de quelques présents. On sait cependant que leur présence infuse entre les pavillons tant le rôle économique de la jeune nation s'est accentué depuis la guerre, on sait que dans l'Art, il va falloir désormais compter avec eux.
Cependant, le style Art déco est avant tout français et a influencé l'Architecture, les décors, le mode de vie et le goût des Américains du Nord. Le travail sur la ligne, la réduction de l'ornementation, la géométrie va voyager de la France à l'Amérique du Nord dans un dialogue dynamique porté en particulier par les architectes.
Exposition de Chicago 1933 |
Aujourd'hui encore, les historiens américains de l'architecture ne connaissent pas l'Art Déco : ils parlent de purisme, de modernisme, de style international, de style vertical. Cependant, les points communs avec le rationalisme français sont évident. Côté français, certains provocateurs fuyant l'influence de l'école du Bauhaus, voient un "style boche" dans les réalisations de W.Gropius, Le Corbusier ou M.Van der Rohe.
Hôtels américains |
Dès les deux dernières décennies du 19ème siècle, l’École des Beaux-Arts de Paris forme une centaine d'architectes américains et canadiens. Venus trouver dans la formation française l'art de la composition et de l'ornementation, cette "Internationale des Beaux-Arts" offre les fondements des échanges à venir entre la France et l'Amérique du Nord. De retour en Amérique, ces architectes construisent et meublent des buildings Art déco dans les métropoles américaines.
Intérieur Art Déco avec tenue contemporaine |
Fauteuil années 30 |
La France confie une mission diplomatique à l'Art déco, en revendique la paternité et veille à sa diffusion. Elle possède des créateurs exceptionnels dont l'exposition nous détaille le parcours. C'est le cas de Jacques-Emile Ruhlmann dans le mobilier, Jacques Greber et Jacques Carlu pour l'Architecture. Le visage de Paris reste très marqué par ce style en extérieur à Paris ( et en intérieur au musée des années 30 de Boulogne-Billancourt). C'est également le cas pour la mode (Paul Poiret), la joaillerie (René Lalique), les peintres, les sculpteurs (Bourdelle, Maillol, Drivier) qui s'inspirent de ce nouveau style fait de lignes simples et fluides.
Meuble à décor "mythologique" |
Intérieur de salle de bal avec invités |
En 1934, Jacques Carlu se voit confier le projet du palais du Trocadéro prévu pour l'exposition de 1937 (avec LH.Boileau et L.Azema) et pense sa modernisation en s'appuyant sur ses souvenirs américains. Les travaux font naître un nouveau bâtiment, l'architecte articule son projet autour de la création d'une esplanade et la percée d'une perspective grandiose sur la ville et la Tour Eiffel, encadrée par un bâtiment aux proportions américaines : teinté de gigantisme, l'Art Déco a retraversé l'océan.
Du 21 Octobre au 6 Mars 2023 à la Cité de l'Architecture
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