Peintre, Oskar Kokoschka apparaît comme un artiste porté par les bouleversements artistiques et intellectuels de la Vienne du début du XXe siècle. Il devient pour la critique l’enfant terrible de Vienne à partir de 1908 où, soutenu par Gustav Klimt et Adolf Loos, il inspire une nouvelle génération d’artistes, parmi lesquels Egon Schiele.
Qualifié de fauve par la critique, Kokoschka se rase la tête pour ressembler à un bagnard. Il rencontre aussi des alliés, en particulier l’architecte Adolf Loos (1870-1933), adversaire d’un art réduit à un usage purement décoratif. Kokoschka reçoit par le soutien de Loos de nombreuses commandes de portraits des membres de la société viennoise, qui n’acceptent pas toujours facilement le regard perçant que l’artiste pose sur eux.
Oskar Kokoschka le crâne rasé, Vienne, 1909 |
O.Kokoschka. Le prisonnier . 1914. Zamek Hradec nad Moravici |
O.Kokoschka. Princesse Lichnowsky. 1916. Zamek Hradec nad Moravici |
O.Kokoschka. Gitta Wallerstein. 1921. Galerie Meister. Dresde |
La Sécession viennoise, regroupant autour de Gustav Klimt les artistes rejetant l’art académique dans le contexte tendu de l'entre deux guerres, il devient une cible privilégiée des nazis, qui en font le représentant d’un « art dégénéré » qu’ils souhaitent anéantir. Après un voyage en Europe, Kokoschka retourne à Vienne en 1932 ; il trouve la ville en proie à de graves troubles politiques liés à l’ascension du fascisme. En difficulté financière, il émigre alors à Prague, ville dont son père était originaire. L’exposition itinérante allemande d’art dégénéré exhibe neuf de ses peintures aux côtés de nombreux chefs-d’œuvre de l’avant-garde européenne.Il y répond par un magistral Autoportrait en « artiste dégénéré ».
O.Kokoschka. Autoportrait en « artiste dégénéré » Selbstbildnis eines ‘Entarteten Künstlers’, 1937 |
Ses toiles sont détruites ou vendues par les nazis et Kokoschka part pour Londres en 1938 où il côtoie Stefan Zweig.
En 1947, il obtient la citoyenneté britannique et peut à nouveau circuler à travers l’Europe. Opposant véhément à l’art abstrait, qui participe selon lui de la déshumanisation des sociétés modernes, il ouvre à Salzbourg en 1953 une « École du regard » qui prodigue un enseignement par l’image et l’observation. L’affiche commandée pour les Jeux olympiques de Munich, en 1972, s’inscrit finalement dans sa série de dessins au crayon de couleur plus intime et évoque son amour pour la Grèce antique, berceau d’une Europe démocratique.
O.Kokoschka. Kouros I. Affiche des Jeux de Munich en 1972.Musée Jenish |
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