Il aurait pu devenir entrepreneur, architecte, ou plus certainement écrivain. Paul Signac ( 1863-1935) est devenu peintre, et collectionneur. Le musée d'Orsay consacre une superbe exposition à son travail et à ses collections qui ont pu être documentées.
Toute sa vie, Paul Signac a collectionné les œuvres, jusqu’à réunir un ensemble de près de 300 peintures et dessins, sans compter les estampes japonaises, les céramiques et les livres rares. Sa collection, dans laquelle se côtoient néo-impressionnistes, nabis et fauves, reflète le regard et les partis-pris d’un artiste très actif sur la scène artistique de son temps. Cézanne et Monet feront partie des premiers artistes qu’il achètera, d'autres révélations de sa génération suivront.
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| Paul Cézanne- La plaine de Saint Ouen (1880) - Collection particulière |
Né au cœur du Paris des artistes en 1863, le petit Paul Signac est un enfant unique et choyé de la bourgeoisie commerçante : son père Jules, fils d’un autre Jules originaire du Béarn, est propriétaire de prestigieuses boutiques de sellerie au croisement de la rue Vivienne et de la rue Feydeau. Paul admire en premier lieu Sisley ,contemplé en vitrine, mais surtout Guillaumin, rencontré par hasard sur les quais, et Monet, qui le reçoit avec bienveillance, tout comme Pissarro, un parrain pour lui à plusieurs titres. Il conseille alors en vain à sa famille d’acheter des toiles impressionnistes « au nom de la gloire et de l’or ».
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| Paul Signac - Femmes au puits (1892) Musée d'Orsay |
Il a besoin d’apprécier l’homme autant que l’œuvre : Van Gogh qu'il rencontre en 1887 à Paris puis à Arles, Degas, Cézanne et surtout Georges Seurat, devenu presque malgré lui le chef de file d'un mouvement baptisé « néo-impressionnisme » par le critique Félix Fénéon.
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| George Seurat - Le Cirque (1891) - Musée d'Orsay |
La collection ne cessera de s’étoffer au fil des années et de ses découvertes, au gré des variations de ses moyens, qui iront en diminuant, en partie à cause de sa vie dédoublée à Paris et à Saint-Tropez et d'une double vie amoureuse coûteuse. Le 7 novembre 1892, à trois jours de ses trente ans, il épouse celle avec laquelle il vit depuis huit ans : Berthe Roblès , modiste, rencontrée au cabaret du Chat-Noir. Il reçoit Van-Rysselberghe, Luce, Roussel, Bonnard, Dunoyer de Segonzac, Matisse et d’autres puis accompagne le fauvisme dès 1904. A Auteuil, les Signac s’installent en 1897 dans le Castel Béranger construit par Guimard, lieu de naissance de sa collection d’art qu'il soignera toute sa vie.
Au musée d'Orsay jusqu'au 13 février 2022
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| Kees van Dongen "Modjesko, Soprano" (1908) |
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