Le musée Carnavalet rouvre ses portes après plus de quatre ans d'interruptions et de travaux. C'est une véritable renaissance pour ce lieu mythique, consacré à l'histoire de Paris. Amélioration de la qualité de l’accueil et de la médiation, nouveautés sorties des armoires, un chantier a permis de restaurer les deux hôtels particuliers qui constituent le musée (Ligneris et Le Peletier de Saint-Fargeau), mais aussi de repenser entièrement le parcours muséographique.
On se croirait au Louvre. Le nouveau musée est maintenant comparable à son aîné en terme de décor. Luxueux, dans les tons modernes « à la Wilmotte », comme on dit, bien que la rénovation ne soit pas issue de l'agence de la rue Saint Antoine, mais d'une agence norvégienne : Snøhetta, concepteur également du nouvel immeuble du Monde, avenue de France. Le résultat est remarquable de modernité et prêt à accueillir de nombreux visiteurs. Il semble même que le jardin devienne « accessible » aux touristes de passage, ce qui changerait complètement la visibilité du musée dans le quartier.
Le nouveau jardin du musée |
Après l'accueil traditionnel avec les enseignes, accueil très embelli par un bel escalier dans le décor acidulé et peinture fraîche, on peut débuter la visite par une nouveauté de taille : la création au sous-sol de salles préhistoriques et romaines qui sont dominées par la présence des pirogues de Bercy. Rien que pour cette salle, le nouveau musée mérite une visite, qui sera chronologique et ambitieuse, et que vous n'oublierez pas de sitôt.
Réouverture du musée : Le compagnon a retrouvé le sourire |
Au fil des époques, vous retrouverez les anciennes collections : statue de Louis XIV, relief d'Henri IV, statue « qui distribue les lauriers aux autobus » de la place du Châtelet. La bijouterie Fouquet par Alphonse Mucha, le salon du café de Paris par Henri Sauvage et la salle de bal de l’hôtel Wendel par José-Maria Sert sont restaurés avec éclat dans le nouveau parcours. La « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » donnée par G.Clémenceau et le berceau impérial de Napoléon IV donné par Eugénie de Montijo sont mis en valeur dans les salles correspondantes. La fameuse chaise mécanique de Couthon est bien là : une occasion de signaler la prise en compte de l'accessibilité dans le cahier des charges.
La chaise de Couthon |
La restauration du salon de Gilles Demarteau.est très réussie :
Salon Demarteau Crédit : Jean-Baptiste Gurliat / Ville de Paris |
comme celle de la nouvelle chambre de Marcel Proust (avec la fameuse pelisse de l'écrivain)
La nouvelle chambre de Marcel Proust |
Avec l'appui de la technique, d'écrans interactifs, d'enregistrements audio et vidéo (ex : lettres de Madame de Sévigné), ces espaces d’exposition modernisés devraient insuffler une nouvelle vie au musée dont les collections permanentes sont gratuites. Prévoir une bonne demi-journée pour profiter de l'ensemble, également beaucoup mieux aéré et lumineux que sa version précédente : on apprécie. Une mention spéciale pour terminer avec la salle regroupant des disques consacrés à Paris exhumés des armoires et venant d'une donatrice : une originalité qui termine la visite et montre son savoir faire dans l'innovation.