Grâce aux prêts exceptionnels de la Tate Britain de Londres, qui abrite la plus grande collection de Turner au monde, le musée Jacquemart-André accueille une exposition de 60 aquarelles et quelque 10 peintures à l’huile, dont certaines n’ont jamais été présentées en France.
Outre ses œuvres achevées destinées à la vente, Turner conservait pour lui-même un fonds considérable d’œuvres, laissé à sa mort dans sa maison et dans son atelier. Avec leur caractère propre, ces esquisses, plus expressives et expérimentales, sont certainement plus proches de sa vraie nature que celles peintes pour le public.
JMW Turner Vue des gorges de l’Avon, 1791. Photo © Tate |
Au total, après la mort de l’artiste, la nation britannique en 1856 reçoit un legs immense comprenant de une centaine de peintures à l’huile, des études inachevées et des ébauches, ainsi que des milliers d’œuvres sur papier : aquarelles, dessins et carnets de croquis. L’écrivain John Ruskin, l’un des premiers à avoir étudié l’ensemble de ce legs, observa que Turner avait réalisé la plupart de ces œuvres « pour son propre plaisir ».
JMW Turner. Le Rameau d’or, exposé en 1834. Photo © Tate |
Aujourd’hui conservé à la Tate Britain, ce fonds révèle toute la modernité de ce grand peintre romantique. L’exposition dévoile une partie de ce fonds intime qui offre des points de vue uniques sur l’esprit, l’imagination et la pratique privée de Turner. Cette monographie évoque le jeune Turner, issu d’un milieu modeste.
D'abord autodidacte, il travaille chez un architecte, prend des cours de perspective et de topographie, puis entre à l'école de la Royal Academy à l'âge de quatorze ans. Insatiable voyageur, il s'affranchit progressivement des conventions du genre pictural et met au point sa propre technique.
JMW Turner. Jumièges, vers 1832 Photo © Tate |
Un parcours chronologique permet de suivre pas à pas son évolution artistique : de ses oeuvres de jeunesse d’un certain réalisme topographique, aux oeuvres de sa maturité, plus radicales et accomplies, fascinantes expérimentations lumineuses et colorées.
JMW Turner - Cathédrale de Durham : intérieur, vue vers l’est le long de l’aile sud, 1797-1798 Photo © Tate |
Associées ici à quelques aquarelles achevées et peintures à l’huile pour illustrer leur influence sur la production publique de Turner, ces œuvres très personnelles demeurent aussi fraîches et spontanées que lorsqu’elles sont nées sur le papier.
Musée Jacquemart-André - Institut de France
158 Boulevard Haussmann, 75008 Paris
www.musee-jacquemart-andre.com
158 Boulevard Haussmann, 75008 Paris
www.musee-jacquemart-andre.com
Dates : 13 mars - 20 juillet 2020