Aucune figure historique n'a connu un tel foisonnement de représentations, de son vivant, puis, surtout, après sa mort, le 16 octobre 1793. L'exposition montre près de 200 œuvres, objets d’art et archives, extraits de films, accessoires de mode, autant de représentations de celle qui est devenue le personnage historique le plus représenté par les artistes contemporains.
L'exposition, trés fournie, se déroule autour de 5 parties et peut se poursuivre par le célèbre cachot reconstruit du lieu où elle fut enfermée avant son supplice.
M.A vers son supplice par J.L David (seule représentation connue) |
La première partie concerne le procès proprement dit. Accusée d'entretenir une correspondance avec les pays étrangers, ce qui fut prouvé après sa mort, mais qui ne l'était pas au moment du procès, elle est essentiellement perçue comme une espionne, doublée d'une folie de dépenses, voire de pratiques lubriques. M.A passe les dix dernières semaines de sa vie à la conciergerie dans l'attente d'un procès de deux jours et d'une exécution très rapide. Les principaux documents juridiques sont exposés. Un certain nombre de fétiches mémoriels témoignent de ses derniers jours : chemise, soulier, ceinture, plans d’aménagement des lieux et documents d’archives.
La deuxième partie concerne la littérature abondante sur l'héroïne et sa vie depuis Vienne jusqu'à sa commémoration dans la chapelle expiatoire à Paris.
Des dizaines de livres sur M.A |
L'image de la reine est détaillée dans la troisième partie, que ce soit chez Vigée-Lebrun à l'époque de sa gloire, sa représentation dans les livres d'histoire et surtout au cinéma. Une centaine d'apparitions à l'écran de 1900 à nos jours avec de célèbres actrices : Sarah Bernhardt, Michèle Morgan, Ursula Andress, Emmanuelle Béart, Kirsten Dunst, Diane Kruger....
La quatrième partie aborde le sujet du lien passionnel et du fétichisme après sa mort : chevelure, corps du martyre ou de la pécheresse, images pieuses à la fin de son existence, tableaux commémoratifs du XIXe siècle et l'émotion créée par sa tête coupée représentée chez Mme Tussaud.
Enfin, l'exposition montre l'étonnant retour depuis une vingtaine d'années sur le devant de la scène médiatique et visuelle. Marie-Antoinette connaît un regain de popularité, lié à la modernisation du personnage, devenu une jeune femme de son/notre temps. Ce retour est illustré notamment par le manga japonais, qui a réinventé la reine dans La Rose de Versailles de Riyoko Ikeda ; la biographie de l’écrivaine anglaise Antonia Fraser, puis son adaptation par le film de Sofia Coppola.
Ce "revival" est également présent à travers les rapports que les créateurs de mode entretiennent avec la figure de la reine (Marie-Antoinette portait une nouvelle robe par jour). Enfin, le "fan cult" s’est emparé de la figure de Marie-Antoinette, la plus récylée en poupées, mangas, romans, publicités ou jeux vidéo, illustrant le personnage devenu objet de consommation.
À voir, la copie du fameux collier de la reine...
16 octobre 2019 au 26 janvier 2020 Exposition à la conciergerie