Le musée, spécialiste du XVIIIe siècle, présente une centaine d’œuvres d’art, de documents et d’archives illustrant les origines du luxe à la parisienne. À travers les destins de marchands comme Lazare Duvaux ou Dominique Daguerre, il reconstitue la topographie de la profession installée principalement autour des lieux de pouvoir de cette époque : le Louvre et le Tuileries, la rue Saint-Honoré.
Lieux de la corporation des merciers parisiens |
À la fois négociant, importateur, collecteur, designer et décorateur, le marchand mercier occupe un rôle majeur dans l’essor de l’industrie du luxe à cette époque. Personnage atypique, il entretient des liens dans la haute aristocratie et s’appuie sur un réseau international d’artistes comprenant les meilleures spécialités techniques et artistiques, qu’elles proviennent de Lyon ou de Chine.
Les marchands merciers se trouvent au coeur d’un réseau à trois pôles : le commanditaire, l’artisan ou artiste et, phénomène nouveau à la puissance croissante, la « mode ». Aussi, pour se faire connaître et agrandir leurs réseaux, ils développent les mécanismes de la promotion publicitaire, avec le concours de dessinateurs anonymes ou d’artistes comme Boucher ou Watteau.
Le parcours de l’exposition s’attache à dépeindre quelques-uns de ses illustres représentants, l’histoire, les statuts et l’organisation de la corporation (dissoute à la révolution).
1137 : Mention la plus ancienne de la corporation des merciers.
1292 : Premier recensement : le corps comprend 200 membres actifs.
1324 : Élargissement des statuts comprenant désormais le commerce des « objets de provenance orientale ».
1431 : Création des Six Corps réunissant les plus puissants marchands de la Ville de Paris : drapiers, épiciers, merciers, pelletiers, bonnetiers et orfèvres.
1674 : Support financier à Louis XIV pour la reconquête de la Franche-Comté.
1762 : Financement d’un navire de guerre pour Louis XV durant la guerre de Sept Ans.
1775 : dernier recensement : 3207 membres actifs.
À Paris, les Six Corps forment « une sorte d’aristocratie industrielle » ayant droit de présence aux cérémonies et aux parades de la Ville. Le droit de commercer les pièces « de provenance orientale », mentionné dans leurs statuts en 1324, reste l’une des constantes jusqu’à la fin des corporations, en 1793. Si les adresses prestigieuses des merciers évoluent au cours du XVIIIe siècle, le secteur couvrant la rue Saint-Honoré, les boutiques du Palais-Royal et les quais conserve la prédilection de la noblesse parisienne comme des touristes.
Reconstitution de la boutique Gersaint, rue du Pont-Notre-dame |
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