Les auteures ne sont pas des inconnues, mais des spécialistes de Paris. Ruth Fiori a produit un livre consacré aux monuments dépecés au cours du temps « Paris déplacé » : Déjà une originalité entièrement consacrée aux survivants des chantiers de l’Histoire qui trouvèrent refuge loin de chez eux par la volonté d’urbanistes vigilants à ne pas laisser disparaitre définitivement de prestigieuses bâtisses, des monuments désuets ou partiellement détruits. C’est également de vestiges dont il est question dans ce nouveau récit. Grands ou petits, ils sont très nombreux dans la capitale et leurs vieilles pierres bien repérables grâce à ce guide « Paris Vestiges : tours, frontons, portails… la mémoire des pierres ». C’est ainsi qu’on y trouve, classés par arrondissements, les plus illustres souvenirs du temps jadis : les colonnes des tuileries, le pavillon de Bercy, le mur du jardin de l’île de la cité, le départ d’arcade de la rue Colbert, le portail de Saint-Benoit, le portail de la villa Ottoz, la nef de Saint-Aignan, les restes des Enfants-Rouges etc. plus de 200 vestiges étonnants qui font de ce livre une référence extraordinaire pour l’archéologue parisien.
Dominique Lesbros est l’auteure de plusieurs livres sur Paris, dont un « curiosités de Paris » sur les trésors minuscules qui peuplent les rues, enseignes, plaques, objets insolites et qui va de pair avec le guide dont il est question plus haut. Pour moi, elle est surtout à l’origine d’un couple d’ouvrages consacrés, il y a quelques années, aux “histoires légendaires et mystérieuses de Paris” qui n’a pas d’équivalent à ma connaissance. Cette fois, elle s’active à repérer les originalités et les curiosités visibles sur les monuments célèbres. De nombreux détails, généralement passés sous silence, sont décryptés : les décors secrets du Louvre, de Notre-Dame, du Panthéon et d’une vingtaine d’autres lieux célèbres. Là encore, il s’agit d’une bible pour le promeneur et celui qui réalise des visites guidées par l’abondance de ces curiosités : le petit canon du Palais-Royal, les sculptures érotiques de la conciergerie, les faunes du Pont-Neuf, les crapauds bretons de l’obélisque, les niches d’éclairage de la chapelle de l’Institut etc. Une vision des bâtiments prestigieux pris par le petit bout de la lorgnette. Le détail précieux remis à la mode, en somme.
Ces deux anthologies complémentaires livrent une nouvelle pédagogie. Eloignée
des descriptions historiques, elle ouvre la boite des curiosités et mène le lecteur à la recherche du passé visible. Autour de pâles vestiges et de gloires bien connues, l’histoire de Paris ne se lit plus dans sa chronologie ou ses styles, mais dans une fresque de singularités.
D.L