L’exposition , qui se déroule du 15 juin au 22 septembre, évoque la vie du comte de Chambord (1820,1883), l’enfant du Miracle, fils du duc de Berry et de la romanesque Marie-Caroline de Bourbon-Siciles. Héritier des Rois : son grand-père est Charles X, il eut son heure de gloire en 1871 , peu après l’aventure de la Commune de Paris, quand l’Assemblée sortie des urnes, majoritairement monarchiste, lui proposa le trône de France. Excédé par les tractations des Thiers, Mac-Mahon ,Grévy et autres versaillais, il refusa de quitter le drapeau blanc pour le drapeau tricolore : “Il a flotté sur mon berceau, je veux qu'il ombrage ma tombe ...”. Depuis, des historiens ont montré qu’il y avait d’autres raisons qui firent échouer ce projet et aboutirent à l’avènement de la IIIe République. L’ exposition rassemble 250 œuvres, documents et objets divers, provenant des collections de Chambord, de grandes institutions ou de collectionneurs privés. Elles sont exposées au sein du château.
L’exposition virtuelle se présente sous la forme classique d’une suite de vignettes avec photographies et texte associé. Ce texte, comme les photos, sont “zoomable” , ces dernières peuvent être enregistrées par l’internaute à l’intérieur d’un dossier en ligne, mais pas sauvegardées sur l’ordi, le lien hypertexte peut être partagé sur les réseaux sociaux, mais sans les photos. L’ensemble des pièces est donc protégé d’une diffusion incontrôlée, conformément au souhait des institutions ; l’apport essentiel réside dans la visualisation de créations d’une excellente qualité photographique (gigapixel). L’utilisateur dispose aussi de la possibilité de placer deux pièces côte-à-côte, pour comparer leurs détails en les agrandissant en parallèle.
À mes yeux, le défaut principal est dans l’interface : un apprentissage est nécessaire pour lever la difficulté de naviguer entre les galeries, les musées, les dossiers, tout en conservant le fil de l’exposition. L’interface est surtout surchargée, avec des menus contextuels, dont on se demande ce qu’ils viennent faire là et risquent de faire souffrir “tata jeanne” ! Il manque une vraie simplicité de l’ensemble du dispositif qui risque de la faire fuir : il est très facile de se perdre, ou de se retrouver dans Google Art, au milieu d’un plan de musée-hôte qui n’a rien à voir avec le sujet traité. L’utilisateur insensible aux fonctions avancées peut rester sur la timeline de l’exposition pour visualiser les œuvres avec un grand confort visuel, ce qui reste indiscutable. Il risque pourtant de finir par se lasser.
En résumé, j’ai la même impression que l’excellente vue numérique de Paris au pavillon de l’Arsenal : une remarquable réalisation technologique avec un décor en haute-définition, mais une autre itération pratique sera nécessaire pour améliorer cette “expérience”. À vous de voir… je reviendrai à la prochaine exposition virtuelle, le projet ne fait que commencer…
En effet, en septembre, verra le jour l’institut culturel à Paris avec une trentaine de personnes pilotées par Laurent Gaveau, ancien architecte des nouvelles technologies au château de Versailles. Un espace d’échanges et de débats pour la promotion du dispositif de visites virtuelles de musées partenaires. “Google ne s’occupant pas des contenus, mais uniquement de la technique” : il y aura, à coup sûr, des réactions variées à ce postulat…
D.L
musée de l’Orangerie, musée d’Orsay, musée du quai Branly, musée Malraux, Châteaux de Fontainebleau, Versailles, Chantilly, Chambord
http://www.google.com/culturalinstitute/collections?projectId=art-project&hl=fr&view=map