Victor Baltard (1805-1874) fit partie de ceux qui changèrent profondément la physionomie de la capitale sous le second empire. Avec Belgrand, Alphand, Barillet-Deschamps et d’autres, il mit sa propre pierre à l’édifice voulu par Napoléon III et Haussmann. Si son nom reste attaché aux pavillons des Halles centrales détruites en 1972 pour faire place au forum et dont ne reste que le pavillon numéro huit classé “monument historique” et reconstruit à Nogent-sur-Marne, il eut bien d’autres talents que nous fait redécouvrir l’exposition du musée d’Orsay…
Fils de l’architecte Louis-Pierre Baltard, il fit comme beaucoup d’autres son apprentissage classique au sein de la villa Médicis sous la direction d’Ingres et reçu avec éclat le prix de Rome en 1833. Il participera également au fameux concours pour le tombeau de Napoléon Ier où il termine premier à égalité avec Louis Visconti. Son projet est présenté à l’exposition tout comme celui pour le concours de l’Opéra de Paris, auquel il contribua non officiellement et qui sera remporté par Charles Garnier.
D’autres restaurations des églises
de Paris sont présentées sur un mur médiatisé dont malheureusement certaines sont hors-fonction, c’est bien dommage. On repère cependant Saint Germain l’Auxerrois, Saint-Eustache, Saint Paul-Saint Louis, Saint Germain des Prés, Saint Séverin, Saint Etienne du Mont. Sont également
intéressants les monuments-souvenir à son ami Hippolyte Flandrin, l’auteur du fameux portrait de Napoléon III ; le tombeau de Monseigneur Affre, mort en héros lors des journées de juin 1848 et surtout l’évocation par la statue d’Eugène de Beauharnais du percement du boulevard qui portait ce nom et se nomme Voltaire aujourd’hui. L’évocation des fêtes qu’il rendit célèbres se trouve à l’intérieur de carrés en forme de pavillon des anciennes Halles.
Ces Halles qui, justement, constituent sa renommée et en feront le grand artiste de la fonte et du verre avec Labrouste évoqué justement à la cité de l’architecture et du patrimoine actuellement pour une rétrospective. L'architecte met en œuvre dans cette réalisation les nouveaux matériaux industriels de façon tout à fait novatrice. L'enveloppe extérieure des pavillons se compose d'une structure métallique reposant sur un soubassement de brique et une assise en pierre brune des Vosges, ce qui procure un effet décoratif inédit. Une superbe maquette de pavillon, présentée lors de l’exposition universelle, clos l’exposition au côté d’un film d’époque sur les attroupements et l’activité du “ventre de Paris”. Ce sera un succès incontestable, qui animera l’activité économique des parisiens pendant un siècle.
L’autre grand-œuvre de Victor Baltard est certainement l’E
glise Saint-Augustin, premier édifice d’une telle ampleur à ossature métallique. Elle fait l’objet de la première salle, très sombre, qui met en valeur l’architecture romano-byzantine de l’édifice de style par de nombreuses images, mais ne s’attarde pas sur l’importance que revêtait cette église pour la dynastie de Napoléon III qui comptait en faire le symbole de la famille impériale et y faire inhumer une partie de sa famille. Le parisien, qui débouche du Boulevard Malesherbes ou du Boulevard Haussmann n’en mesure peut-être pas aujourd’hui l’importance en raison de sa grisaille externe. C’était une bonne occasion de le lui rendre hommage. En fait, Saint-Augustin tout comme Victor Baltard s’effaceront à la fin du régime, il démissionnera en 1870 et on imagine son désarroi devant les incendies déclenchés par la Commune et particulièrement sa tristesse lors de la destruction de l’Hôtel de Ville, pour lequel il avait travaillé, entre autres sur la décoration. Il participera au concours pour le nouveau bâtiment qui sera finalement reconstruit avec une façade quasiment à l’identique en style renaissance en 1882.
Accès avec le billet musée
niveau 5
Présentation de l'exposition