La célèbre cathédrale fête cette année ses 850 ans. À cette occasion, se dérouleront un ensemble de festivités. Revoyons quelques-unes des dates les plus marquantes de son histoire et leurs évènements associés. L’édifice a vraisemblablement été précédé d’un temple dédié à Jupiter, remplacé par une grande basilique chrétienne dédiée à Saint-Etienne, attestée dès le Ve siècle…
La construction de la cathédrale débute véritablement à l’initiative de l’évêque Maurice de Sully en 1163 et s’achève en 1250. À cette date, la cathédrale est terminée et totalement opérationnelle. Saint-Louis, pieds nus, y dépose en 1239 la couronne d'épines du Christ et d’autres reliques prestigieuses achetées à l'empereur de Byzance.
En 1447, Charles VII y fête par un Te Deum la reprise de Paris aux Anglais. Le couronnement du roi Henri VI d'Angleterre s’y était déroulé en 1431 en vertu du traité de Troyes.
Le 8 août 1523, devant Notre-Dame, un ancien moine de Livry-en-Aulnois (aujourd'hui Livry-Gargan), Jean Vallière, est brûlé vif comme hérétique. C’est le premier des réformés à subir ce sort.
Le roi huguenot Henri IV y épousera en 1572 la reine Margot : Marguerite de Valois et, en 1594, s’y convertit solennellement au catholicisme, car c’est une obligation pour un roi de France, avant de pouvoir être sacré à Chartres, au lieu de Reims, qui appartenait à la Ligue à ce moment là : “Paris vaut bien une messe”
Louis XIV et les conséquences architecturales de la contre-réforme demanderont la modification complète de la décoration intérieure et le réaménagement total du chœur avec la suppression de son jubé.
Au cours de la Révolution Française, la cathédrale subit de nombreuses dégradations et destructions (statues, autels, mobilier de culte). Des émeutiers y mettent le feu, heureusement sans conséquences graves. Les rois de Juda de la galerie de la façade furent décapités et enlevés. On croyait qu’il s’agissait des rois de France. On a retrouvé une bonne partie de ces têtes et elles se trouvent actuellement au musée national du Moyen Âge. En novembre 1793, le culte catholique est interdit à Paris. On y célèbre le culte de la raison et la cathédrale est transformée en entrepôt !
Elle est rendue à l’Eglise en 1802 et Napoléon Ier y est sacré empereur des Français en 1804. Il y célèbre également son mariage alors que l’édifice est largement détérioré et son état masqué par les astuces de Percier et Fontaine ou les drapeaux d’Austerlitz.
En 1831, Victor Hugo en fait l’héroïne de son roman « Notre-Dame de Paris » et déclenche un mouvement de soutien important pour sa préservation
. Notre-Dame subit donc, entre 1844 et 1864, une restauration importante dirigée par l’architecte Viollet-le-Duc. Son travail est contesté, car il ajoute des éléments et des motifs que le monument d’origine n’avait sans doute jamais possédés, comme la fameuse flèche sujette à controverse, mais la cathédrale est restaurée et sauvée. De profonds “aménagements” sont effectués sur l’île de la cité avec le déplacement de l’Hôtel-Dieu au cours des travaux d’Haussmann en 1860 et la construction de la caserne de police. Le parvis étant destiné à devenir un espace de manœuvres ! Les anciennes rues sont encore visibles car marquées au sol.
Deux archevêques sont inhumés dans la cathédrale en l’espace de 24 ans : Monseigneur Affre, tué sur une barricade en juin 1848 en tentant de ramener le calme et Monseigneur Darboy , otage de la commune de Paris puis exécuté en 1871.
Les deux guerres mondiales n’ont pas de conséquences graves sur la cathédrale. En août 1944, comme en 1918, on y célèbre un Te Deum pour la fin de ces conflits. Avec l’avènement de la République, Notre-Dame devient un lieu de commémorations officielles ou de funérailles nationales : Maurice Barrès (1923), maréchal Foch (1929), maréchal Joffre (1931), Raymond Poincaré (1934), maréchal Leclerc de Hautecloque (1947), maréchal de Lattre de Tassigny (1952), Paul Claudel (1955), maréchal Juin (1967).
On y célèbre également des hommages au général Charles de Gaulle en 1970, ou à François Mitterrand en 1996. Des messes dédiées à l’Abbé Pierre en 2007 ou encore à Sœur Emmanuelle en 2008.
Au cours du XXe siècle, ce sont surtout les ravages de la pollution qu’il a fallu endiguer. Les pierres trop détériorées sont remplacées par d’autres, prélevées en région parisienne dans des gisements de calcaire et de nouvelles techniques de nettoyage rendant à la pierre son aspect blanc d’origine. Les sculptures sont traitées au laser, par micro-gommage ou compresses humides.
Archives INA du jubilé des 800 ans.
Sur Canal Académie : Reportage dans la cathédrale avec Yves Combeau et Annet Sauty de Chalon
850 ans de Notre-Dame de Paris: les légendes... par LEXPRESS