• Facebook
  • Twitter
  • Linkedin
  • RSS
  • La Maison de Balzac propose cet été des parcours littéraires




    La “maison de Balzac”, actuellement en travaux jusqu’en octobre, présente cet été une série de parcours-conférence sur les lieux où vécurent  le romancier et les personnages de la Comédie Humaine.  Le Paris de Balzac, mélange d’un Paris réel et d’un Paris disparu est constitué de trois sorties de 1h 30 : le Marais, le quartier latin et les passages vers la Bourse et les Boulevards.


    1 - Le Nord du Marais
    Parcours sur le décor de jeunesse d’Honoré. Le marais est le berceau de la famille Sallambier, nom de jeune-fille de la mère de Balzac. En 1814, la famille Balzac vit au 122 rue du temple, puis au 7 rue de Turenne. Honoré est confié à la pension Lepître, installé dans l’hôtel joyeuse au 37 rue de Turenne, qui est aussi évoquée dans le lys dans la vallée quand est décrite la jeunesse de Félix de Vandenesse. Balzac fut pensionnaire pendant l’hiver 1813-1814 Rue de Thorigny, dans l’institution Beuzelin et Ganser (Hôtel Salé, actuel musée Picasso), il fréquente le lycée Charlemagne où il fut élève en 1816.

    En 1822, Balzac signe un de ses premiers contrat au 36 rue du Temple chez le libraire-éditeur Pollet (une vingtaine de romans cette année-là !) et s’installe au 7 rue du Bois-Doré où habite aussi Sébastien de la Roche dans splendeurs et misères des courtisanes, écrit ici-même.
    Dans ce roman, Nucingen est conduit au 4e étage d’un immeuble de la rue Barbette par les complices de Vautrin. C’est là qu’il peut enfin rencontrer Esther Gobseck, dite la torpille, qui se donne pour une montre, dont il est tombé amoureux en l’apercevant dans son fiacre.
    Cette même année, Balzac voit régulièrement Laure de Berny, l’élue, son premier grand-amour qui vit au 3 rue Portefoin.

    Un parcours-hommage également au cousin Pons qui habitait rue de Normandie avec son ami Schmucke. À côté, rue de Béarn se trouve l’hôtel du marchand de tableaux Elie Magus qui parvient à s’introduire chez Sylvain Pons et acheter pour une bouchée de pain des œuvres de maîtres. rue de la Perle logeait Esther ainsi que l’ancien notaire Fraisier qui détourna l’héritage
    petit homme froid et sec, à figure bourgeonnée, d'un sang vicié, qui exhalait une odeur épouvantable”
    et dans la vieille rue du Temple (rue Vieille-du-Temple) madame Fontaine, la tireuse de cartes et son célèbre crapaud Astaroth.

    2 - Le quartier latin
    Balzac vit deux ans au 2 rue de Tournon, en 1824, dans l’ancien Hôtel de Châtillon. Non loin de là, se trouve la rue Mazarine «  un de ces endroits d’où certains hommes sortent généralement fous ou criminels ». Il faisait relier ses livres en peau de chagrin (d'où le nom de son célèbre roman) dans une boutique de cette rue. C’est rue de Seine que loge Montriveau qu’attendra sous la pluie, jusqu’à huit-heures, la voiture de la duchesse de Langeais.

    Au 17 rue des Marais Saint-Germain (aujourd’hui rue Visconti) existe encore le grand local dans lequel il avait installé son imprimerie de 1826 à 1828 et au-dessus duquel se trouvait son petit appartement dont Madame de Berny a avancé l’argent nécessaire et qui apprécie la chambre aux tentures bleues du premier étage : « La rue des Marais, située au commencement de la rue de Seine à Paris, est une horrible petite rue rebelle à tous les embellissements accomplis par les échevins modernes avec une lenteur qui peut faire croire que l'administrateur a pour mission d'entraver cet enthousiasme inhérent au caractère gaulois appelé par les Italiens furia francese. Cette rue des Marais possède un monument précieux, la maison, aujourd'hui numérotée 15, où Racine passa toute sa vie ».

    Balzac fera souvent des descriptions horribles de la Rive-Gauche d’avant les percements des boulevards Saint-Michel et Saint-Germain (>1855). Le père Goriot, Rastignac et Vautrin vivent à la pension Vauquer quelque part dans l’actuelle rue Tournefort, “une rue en pente raide” où l’écrivain aurait aussi vécu. Rubempré vivait dans un misérable hôtel de la rue de Cluni, une rue qui devait border l’actuel musée du Moyen Age. « Rien n'était plus horrible que cette mansarde aux murs jaunes et sales, qui sentait la misère. La toiture s'y abaissait régulièrement et les tuiles disjointes laissaient voir le ciel. Il y avait place pour un lit, une table, quelques chaises. N'étant pas assez riche pour meubler cette cage digne des plombs de Venise, la pauvre femme n'avait jamais pu la louer ». Lucien déjeune souvent chez Flicotteaux, place de la Sorbonne.

    3 -
    Les passages
    La promenade démarre avec l’évocation des galeries du Palais Royal, endroit assez mal famé. Au XIXe siècle la foule se concentre ici, lieu de vie, de promenades, mais aussi de gastronomie, jeux, argent (la première bourse était située là), mode, prostitution (lorettes), librairies. La Peau de chagrin s’ouvre dans un tripot au Palais-Royal. Les protagonistes de la Comédie humaine s’y retrouvent dans différents établissements : le restaurant des Frères provençaux, Galerie de Beaujolais (Le Lys dans la vallée), le restaurant Véry, Galerie de Montpensier, premier restaurant à prix fixes de Paris, qui finira absorbé par son voisin Véfour (Rubempré y dîne en arrivant d’Angoulême, dans Les Illusions perdues, Rastignac y invite des amis) ; Balzac va s’approvisionner dans cette galerie chez l’épicier Chevet qu’il cite à vingt reprises environ dans son œuvre. En 1784 sortent de terre, à l’opposé de la galerie de Beaujolais, des « Galeries-de-Bois », également nommées « Camp des Tartares » et formant le quatrième côté. Balzac les décrit comme un « sinistre amas de crotte » et un « temple de la prostitution » dans Les Illusions perdues.
    On y trouve aussi des attractions comme une jeune géante prussienne de 2,20 mètres, un homme de 238 kilos…

    Au début de Splendeurs et misères des courtisanes, Esther habite rue Langlade, située à l’époque entre la rue de Richelieu et la rue Molière, en plein quartier de prostitution. Elle a découvert l’amour avec Lucien de Rubempré, a abandonné la prostitution et vit ici dans la pauvreté, à dix-neuf ans et illettrée, à confectionner des chemises pour un salaire de misère. Les passages permettent de rejoindre les boulevards où se trouvent de nombreux théâtres comme celui où Lucien rencontrera Coralie ou comme celui des variétés par le passage des panoramas. Dans la galerie Vivienne vivait Vidocq (que Balzac connaissait) et qui servit de modèle pour Vautrin. « Son buste d’athlète, ses mains de vieux soldat, sa carrure, ses fortes épaules appartenaient à ces caryatides que les architectes du Moyen Age ont employées dans quelques palais italiens, et que rappellent imparfaitement celles de la façade du théâtre de la Porte-Saint-Martin »

    A proximité, dans la rue Vivienne se trouvait l’étude de l’avoué Derville où se donnèrent rendez-vous Rose Chapotel (devenue Comtesse Ferraud) et le colonel Chabert pour leur conciliation. Chabert ne se prive pas de lui rappeler qu’il l’avait prise au Palais-Royal dans un mauvais lieu. En 1816-17, Balzac est clerc de notaire à l’étude Guillonnet-Merville, 42 rue Coquillière, en même temps qu’il poursuit ses études en droit. Il s’inspire de cette expérience pour créer le personnage de Derville. L’angle de la rue Richelieu et du boulevard Montmartre (110-112 rue de Richelieu) est l’adresse du petit pied-à-terre discret que Balzac loue au tailleur Buisson, sous les toits, à partir de 1838.

    Bonus :
    Vous pouvez également vous rendre à Passy, rue Reynouard, dans la maison qu’il occupa à partir de 1840, où il termina la Comédie Humaine et qui est aujourd’hui “La maison de Balzac”, mais aussi voir sa statue par Auguste Rodin qui se trouve au carrefour Vavin-Raspail et dont on se demande bien ce qu’elle fait là ? Du côté des Champs-Élysées, rue Balzac, où il vécut avec Mme Hanska et mourut en 1850 et enfin au Père Lachaise où il repose sous l’écho du défi de Rastignac
    Atteindre au but en expirant comme le coureur antique ! voir la fortune et la mort arrivant ensemble sur le seuil de sa porte ! obtenir celle qu’on aime au moment où l’amour s’éteint ! n’avoir plus la faculté de jouir quand on a gagné le droit de vivre heureux !… Oh ! de combien d’hommes ceci fut la destinée ! Balzac l’avait dit, Balzac l’a vécu.

    Renseignements et inscriptions :
    01.55.74.41.80
    http://www.paris.fr/loisirs/maison-de-balzac/activites/activites-pour-le-public-adulte/rub_9295_stand_71334_port_22695