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  • Joséphine, la Suède et la Russie : Destins souverains à la Malmaison



    Le château de la Malmaison, résidence de l’impératrice Joséphine accueille une exposition consacrée à ses liens familiaux avec les dynasties russes et suédoises. Elle est organisée en partenariat avec le palais impérial de Compiègne et présente des collections en provenance du musée National de Stockholm et de l’Ermitage de Saint-Petersburg.

    C’est aussi l’occasion de retrouver ce château, qui a su conserver son intérieur style Empire et particulièrement ses tapisseries d’époque qui montrent la persistance des modèles antiques.
    Napoléon Ier n’a pas eu de chance avec sa descendance, mais ce ne fut pas le cas de sa première épouse, Joséphine Tascher de la Pagerie qui avait déjà deux enfants d’un premier mariage avec Alexandre de Beauharnais  : Eugène et Hortense.

    Répudiée, conséquence de ne pouvoir donner d’héritier à “l’ogre” (elle est plus âgée que lui), elle conservera toute sa vie la Malmaison et son titre d’Impératrice. Elle saura habilement tirer parti de ses connaissances et de sa diplomatie pour assurer l’avenir de ses enfants. La reine Hortense sera mariée à Louis Bonaparte et sera la mère de l’Empereur Napoléon III et Eugène aura également une heureuse destinée...

    L'impratrice Josphine reoit  la Malmaison la visite du Tsar Alexandre Ier,  qui elle recommande ses enfants, le prince Eugne, la reine Hortense et ses fils Napolon-Louis et Louis-Napolon (futur Napolon III) (mai 1814) - Hector VigerC’est surtout lors des tragiques évènements de mars 1814, quand les Russes et les Prussiens défilèrent à Paris qu’elle montra son esprit avisé. Elle sut attendrir le héros victorieux, Alexandre Ier (dont le portrait est à l’entrée de l’exposition).

    Le tsar conquérant, bel homme et parlant français était la coqueluche des femmes du monde. Il se rendit à la Malmaison trois fois entre avril et mai 1814. Joséphine lui recommanda ses enfants. On peut, d’ailleurs, voir le tableau d’Hector Viger et surtout le camée antique dit “Gonzague” conservé à l’Ermitage, cadeau Portrait de Ptolémée II et Arsinoé II Came Gonzague ou camée Malmaisonde Joséphine au tsar. Elle ne verra pas le fils d’Eugène, Maximilien épouser la petite-fille du tsar, Maria Nicolaïevna en 1839 : En mai 1814, elle prend froid en voulant, dit-on, montrer les roses de son jardin au tsar, elle meurt quelques jours plus tard. Aujourd’hui encore, les conditions exactes de sa mort si rapide demeurent obscures.

    Bracelet d'Auguste-Amélie de Bavière compos de huit médaillons représentant Eugène et ses enfants
    Mais, si la belle créole a droit à cet hommage princier aujourd’hui, c’est bien au prestige de son fils Eugène qu’elle le doit. Habitué à la guerre très jeune par son père, président de l’assemblée constituante et qui finira guillotiné, il se couvrira de gloire en Italie, en Egypte, en Autriche et surtout pendant le retour de la campagne de Russie en 1812, quand il dirige la retraite. Vice-roi d’Italie, il épouse la fille du roi de Bavière qui lui donne sept enfants dont Maximilien, avec sa destinée russe et Joséphine de Leuchtemberg, épouse du prince-héritier de Suède et de Norvège Oscar, fils Portrait du prince héritier Oscar Joseph Stieler Collections de S.M. le Roi de Sudedu général Bernadotte, fait par l’Empire prince héritier de Suède et de Désirée Clary, marseillaise, autrefois fiancée à Bonaparte, créant ainsi la lignée suédoise. Joséphine est donc l'ancêtre des souverains actuels de Suède, Norvège, Danemark, Belgique et du Luxembourg.

    C’est cette généalogie complexe qu’il est préférable d’avoir à l’esprit avant de vous rendre à cette exposition. Le parcours peut se poursuivre ensuite à Compiègne avec le destin hors du commun de trois souverains : Napoléon Ier, Bernadotte et Alexandre Ier : rivaux, alliés puis ennemis. Si la postérité de l’empereur s’est tristement éteinte à Vienne avec son seul enfant : l’Aiglon, celle de sa “bonne étoile” , Joséphine-Rose, continue encore de rayonner aujourd’hui sur l’Europe du Nord.

    Jeune et amoureux, il écrivait à son épouse volage :  "Joséphine ! Souviens-toi de ce que je t’ai dit quelquefois : La nature m’a fait l’âme forte et décidée. Elle t’a bâtie de dentelles et de gaze”

    Musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau 24 septembre 2011 – 9 janvier 2012 http://www.presse.rmn.fr/phpmyimages/public/image.php?ev_id=351