Raymonde de Saint-Ouen, c’est l’histoire d’une femme devenue, un jour, grand-mère. Une mamie comme beaucoup d’entre nous en connaissent, ou en avons connu.
Femme d’un siècle, née en 1915, de parents du XIXème siècle, de tradition républicaine, teintée au bénitier, ceux qui disaient : le progrès vous tuera. Il s’en est fallu de peu. Peindre cette vie en une heure, en poésie et en musique, c’est le tour de force auquel vous invite Laura Lay et Mlle Penut, la petite fille, invite Raymonde à témoigner, que dire ? Sinon la simplicité d’une vie à la fois banale et héroïque et remplie de ces instants qui vous font dire : tiens, mais c’est vrai, pourquoi n’ai-je pas fait la même chose et gravé les mots et l’histoire de celle qui nous manque tant maintenant qu’elle n’est plus là ? Car nous les avons tellement entendues, ces aventures, le départ à la guerre, la visite en prison, la venue des Allemands, les évasions à la boussole, le couple parfait, les enfants de la guerre, les maisons où on gagne trois sous pour vivre, le départ pour toujours de ceux qui furent chers à sa vie et qui, pour nous, demeurent des inconnus.
Toutes ces historiettes si simples qu’on les retient sans effort et, qui sait pourquoi ? on s’en souviendra toujours. Ces histoires, où le père était communiste, où le mari était prisonnier, où le frère était résistant, mais où Paris finit par se libérer, seul. C’est le conte de fée du XXème siècle, qui entre dans notre mémoire et n’en sort plus. Ces grand-mères qui disaient : la politique, il n’y a rien de plus sale.
Alors, reste la poésie, celle des chansons du siècle, des chansons populaires. Belle voix aussi, Mlle Laura, et beau répertoire.
Demain, au petit déjeuner, au lieu de lire votre page de Voltaire, rendez-vous sur son site et réservez votre place, sans tarder, car le spectacle se termine en avril et les bons spectacles, c’est comme les histoires des grand-mères : On les connait par cœur, mais quand elles ne sont plus là, on a l’impression d’avoir loupé quelque chose.
Merci Laura, et à bientôt.
Théâtre de Montmartre à Paris XVIIIe (7 rue Coustou, Métro Blanche),
tous les vendredis soirs à 20h30. Durée : 1h.
Jusqu’au 29 avril avec relâche le 22.