Paris compte 37 ponts au dessus de la seine. 4 ne sont accessibles qu’aux piétons. Les reconnaitre est un jeu auquel se livrent les amoureux, les touristes et beaucoup de ceux qui aiment la ville car c’est un exercice amusant mais pas si facile et les bonnes explications ne sont pas légion.
Un petit quizz pour commencer ?
Du plus vieux ( pont-Neuf) au plus récent (passerelle Simone de Beauvoir) , du plus romantique ( pont des Arts d’Alain,Jane et Serge) au plus funeste (Pont du Garigliano, qui détient le triste record de suicides) , de celui qui n’a survécu qu’à un fil grâce à Louis XVIII (pont d’Iéna)au plus historique (Le pont Royal) , du petit Pont au grand Pont, chacun a son histoire et vaut bien la peine d’être racontée. C’est précisément ce que fait Yves Gairaud, piéton de Paris, dans son blog dédié qui les décrit un à un. Certains ont droit à plusieurs billets, signe de notoriété !.
Chaque description est très précise, historique et agréable à lire. Les anecdotes sont nombreuses. Un vrai plaisir.
Avec l’âge, nos ponts ont perdu à peu près toutes leurs fonctions, ils furent autrefois très différents : Au début, Il fallait un prêtre pour les traverser (pontifex), ensuite il a fallu verser un octroi pour pouvoir les utiliser, on y changeait l’Argent, on y travaillait dans de sombres boutiques, on y vivait : nos ponts n’ont plus de maisons depuis Louis XVI. Les dernières ne disparaitront qu’en…1811. Chaque description est très précise, historique et agréable à lire. Les anecdotes sont nombreuses. Un vrai plaisir.
Ils sont source de travail pour beaucoup, on y recrute, on y arrache des dents ou montre des singes, on y vend des oranges et des citrons, y naissent des moulins et des pompes à eau (samaritaine,notre-dame), l’activité y était très différente et de nombreuses estampes sont là pour nous le rappeler. Même les bouquinistes ont désertés les ponts, c’est pourtant bien là qu’ils sont nés, sur le Pont-Neuf. Certains sont de vrais œuvres d’Art (Alexandre III) ou classés monuments historiques (Royal, Pont-Neuf et Pont Marie), d’autres ne sont pas très beaux mais se trouvent à un endroit magique (Saint-Louis).
C’est cette variété qui rend unique ce paysage vu sur la seine. Et finalement, cet ensemble semble tout naturel. 15 seront construits d’un seul coup autour de 1870, ce qui est énorme , plus que ceux existants alors, et que ceux construits depuis. C’est pourquoi vous voyez souvent des “N” (Napoléon III) sur les côtés, difficile de les éviter. Depuis, c’est le règne de l’automobile qui en définit la fonction : lequel pour traverser ? et dans quel sens ? Ils ont aussi de nouveaux compagnons : les Quais. Autrefois, les abords étaient en pente naturelle : les grèves, et beaucoup venaient là, s’assoir en attendant de trouver quelque chose à faire, ils étaient “en grève”. Le sens du mot a changé et les quais sont devenus un lieu de promenade ou de circulation, mais avec “Paris-plage”, ils retrouvent ceux qui n’ont rien à faire. Le premier quai a été construit par Philippe le Bel en 1313 à la hauteur de la tour de Nesles. Les bouquinistes reviendront-ils un jour sur les ponts dont l’histoire est loin d’être terminée et ne sont vraiment menacés que par leur ennemi de toujours : La grande crue centenaire.
Le pont-neuf est dans la ville ce que le cœur est dans le corps humain, le centre du mouvement et de la circulation ; le flux et le reflux des habitants et des étrangers frappent tellement ce passage, que pour rencontrer les personnes qu'on cherche, il suffit de s'y promener une heure chaque jour. Les mouchards se plantent là ; et quand au bout de quelques jours ils ne voient pas leur homme, ils affirment positivement qu'il est hors de Paris. Le coup d'œil est plus beau de dessus le pont royal ; mais il est plus étonnant de dessus le pont-neuf. (Louis-Sébastien Mercier - Tableau de Paris - 1782)
MM-Peigné-Garvarentz : “Ponts de Paris” (1967)
Voir aussi ce Diaporama des ponts de Paris
Les ponts de Paris par mairiedeparis