Sa conception théâtralisée de la peinture d'histoire est contenue dans la chute, dans l’achèvement, dans l’instant d’après.
Il ne peint pas l’évènement et ses finesses ; réaliste, il le conclut. On ne voit pas l’action, on l’imagine, on la devine hors cadre.
Il ne peint pas la séance mais la fin de séance.
Au delà de la lutte , c’est la mort du pierrot qui éclate dans la nuit blanche (Sortie du bal masqué). Pour Chantilly, Il choisit d’illustrer la réception de Condé dans le grand escalier Versailles après Seneffe (1674). Il ne choisit pas le massacre des chrétiens mais le départs des fauves, sanglants, de l’arène.
Pour qui sait ce qu’il regarde, la séduction est immédiate, on connaît le drame, cinématographique. Pour les autres, on ne sait pas ce qui s’est passé mais on devine le scénario. Il dépasse la photo car il peint la conclusion, insaisissable photo. L’instant peut précéder immédiatement l’action (Pollice Verso) mais le plus souvent , plus efficacement, lui succède. L’attention méticuleuse et le détail de l’accessoire, la pureté du dessin, c’est l’histoire mise en spectacle en un seul plan. Les soldats quittent le Golgotha, seules restent les ombres des trois croix.
Les thèmes sont à la mode du temps et souvent politiques. Il ne faut pas y chercher de savantes allusions ou d’explications. C’est l’acte final qui l’intéresse, celui dont on se souvient. Sous l’Empire c’est la légende napoléonienne, Michel Ney git sur le sol, après l’outrage ; sous la République, c’est Rome avant l’empire, on devine les 23 coups de dagues sur César en voyant son corps gisant et le triomphe des conjurés. Il peint dans le sens du vent et sait y faire. De là, naîtra la controverse.
L’exposition est parfaitement scénarisée. Evolution de la froideur des premières salles vers l’éloquence et la maitrise des compositions grandioses de la fin, en passant par l’orientalisme et l’Egypte, autre thème à la mode de cette époque, suite à son voyage. Un regret ? dans les vieux livres d’histoire on se souvient de Louis XI et de ses “fillettes” , la représentation est célèbre et se trouve à Vesoul, sa ville. Ici, vous ne la verrez pas, mais c’est peu de choses à coté du reste. Bref: Académique ? pompier ? Gérôme est un peintre de son siècle : Le siècle de l’histoire, loin, très loin de la révolution industrielle d’alors….
Peintre d'histoires - par Laurence des Cars
envoyé par musee-orsay. - Films courts et animations.
Vers la présentation détaillée par le musée d’Orsay
Vers la présentation vidéo par le musée d’Orsay
Canal académie (Edouard Papet)