C'est un siècle dur, terrible, caractérisé par des guerres permanentes entre les princes, les peuples, les cultures et même l'Eglise qui a ses papes et ses antipapes. C'est le résultat de la décomposition de l'unité romaine.
L’époque reste très difficile à comprendre, car sans cohérence apparente autre qu’une résistance acharnée pour la survie.
L'Europe est très morcelée et presque disloquée en une mosaïque de pouvoirs locaux. Les incursions Vikings au Nord et Berbères au Sud sont toujours une menace. La Normandie est donnée au Vikings en 911 alors qu’en Espagne, le califat Omeyyade de Cordoue est florissant par ses scientifiques, philosophes ou théologiens.
De nouvelles invasions hongroises et slaves sont stoppées à l'est par le roi saxon Otton 1er (Lechfeld 955). Celui-ci est couronné empereur en 962 par le pape à Rome. C’est le fondateur du saint Empire Romain germanique qui durera jusqu’à Bonaparte. En Orient, l'empire Byzantin se relève avec Basile II dit le Bulgaroctone (tueur de bulgares) de 960 à 1025. Alors que Justinien était un intellectuel, Basile II
est d'abord un soldat qui passe une grande partie de son temps avec son
armée. Autocrate, il gouverne seul et ne possède aucune attirance pour
l'art ou les sciences.
À Paris, L'archevêque de Reims, Adalbéron et le parti Ottonien favorisent celui qui donne son aval à cette nouvelle politique de réunification impériale au dépens des héritiers carolingiens : Hugues Capet : "l'abbé laïc" qui est aussi héritier du duc héros de la résistance parisienne contre les vikings. Il est sacré roi d'un espace réduit entre Senlis et Orléans en 987 et donne naissance à une monarchie française pour huit siècles (C’est aussi le neveu d’Otton 1er).
Dans ce chaos, la féodalité est la seule règle (fidélité à la famille, fidélité du paysan au seigneur, du seigneur au duc, du duc au roi, du roi à l'empereur, de l'empereur au pape). Le but est d'obtenir une protection et une loi commune.
En réalité l'Eglise Romaine est en pleine décadence comme en témoigne la période dite de la "pornocratie pontificale" : en 954, Jean XII devient Pape à l'âge de 18 ans. Il ne pense qu’à faire la cour aux femmes, à festoyer et à participer aux parties de chasse. Il sera déposé par Otton Ier. Pour l’Église d’Occident, le vrai renouveau se fera à Cluny (910). L’Église chrétienne d'Orient parvient à conserver un certain éclat grâce aux empereurs byzantins.
Est-ce cette ambiance délétère qui a donné naissance aux terreurs de l'an Mille en Occident ? Le pape de l’an Mille est auvergnat, clunisien, philosophe, mathématicien et astronome : Gerbert d’Aurillac. Adalbéron de Reims et Gerbert d’Aurillac œuvreront toute leur vie pour réaliser leur vision de royaumes rassemblés au sein d’un grand empire unifié et faire le lien avec l'Eglise d'Orient, de plus en plus ténu au fil des siècles.
Un rêve d'empire qui s’achèvera avec la mort de l’ami de Gerbert, né en Italie d’une princesse byzantine : Otton III à 19 ans en 1003.
Châteaux fortifiés
Chronologie parisienne
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910 : Nouveau raid Viking. Le traité de Saint-Clair-Sur-Epte qui donne la Normandie aux Vikings est signé en 911.
965 : Construction de l'église Saint-Barthélemy dans l'île de la Cité, qui prit plus-tard le nom de Saint-Magloire
974-975 : hiver rigoureux et long : la neige tombe encore en mai. Famine tuant la moitié des Parisiens.
978 : L’empereur Otton II fait le siège de Paris. Hugues Capet l’empêche de franchir le fleuve. Hugues Capet réside à Paris, dans un palais situé dans l'île de la Cité, qui était à l'emplacement de l'actuel palais de Justice de Paris.
995 : Fondation de l'église Saint-Étienne-des-Grès